titre original | "The Big Chill" |
année de production | 1983 |
réalisation | Lawrence Kasdan |
scénario | Lawrence Kasdan |
photographie | John Bailey |
interprétation | Tom Berenger, Glenn Close, Jeff Goldblum, William Hurt, Kevin Kline, Meg Tilly, Mary Kay Place, Jobeth Williams |
Critique extraite du Guide des films de Jean Tulard
On craint le pire et l'on a bien tort : Kasdan est émouvant sans verser dans le cliché. Du grand cinéma intimiste, interprété par une nouvelle génération d'acteurs qui allait casser la baraque.
Critique extraite de 50 ans de cinéma américain de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon
L'ère des yuppies succède à celle des contestataires. Une bande de copains embourgeoisés se retrouvent (à l'occasion du suicide de l'un d'eux), évoquent leur jeunesse idéaliste, évaluent leurs itinéraires respectifs, s'affrontent un peu, rigolent beaucoup. Après ses scénarios dérivatifs pour Steven Spielberg-George Lucas ["L'Empire contre-attaque", "Les Aventuriers de l'arche perdue" et "Le Retour du Jedi", NDLR] et son pastiche de film noir ("La Fièvre au corps"), Lawrence Kasdan s'essaye à une œuvre plus personnelle, qui reprend d'ailleurs exactement le thème du film de John Sayles, "Return of the Secaucus 7" (1979), avec plus de moyens et plus de roublardise.
Critique extraite du Cinéma anglo-américain 1984-2000 de Freddy Buache
Le stupide titre français trompe sur le sens de cette comédie amère : des amis qui, pendant les années soixante à l'Université de Michigan, rêvaient de transformer la société par une nouvelle manière d'être et par un engagement politique (notamment contre l'intervention américaine au Vietnam) se retrouvent une vingtaine d'années plus tard, à l'occasion des obsèques de l'un d'eux, Alex. Hébergé, en compagnie de sa jeune maîtresse, Chloé, par un couple de ses anciens condisciples devenus, lui, homme d'affaires, elle, médecin, Alex, pour d'incompréhensibles raisons, a mis fin à ses jours, dans la salle de bain. Dispersés par la vie sociale, devenus célèbres ou bourgeois cossus (à l'exception de Nick, rentré de la guerre du Sud-Est asiatique avec une blessure grave qui l'a privé de l'instrument de sa virilité), ces hommes et ces femmes parlent, se livrent à des aveux à demi-mots. Le titre original prend alors sa claire signification puisqu'il veut dire : le grand froid (ou le grand refroidissement) renvoyant aux chaleureuses années du passé de leur jeunesse, qui ont été, le confort aidant, saisies par la glaciation. L'ère de Ronald Reagan symbolise cet abandon, pas à pas, d'un idéal au profit des valeurs imposées par l'économie ou ce que l'on nomme les dures lois de l'existence.
Construite avec virtuosité dans l'enchaînement de gros plans descriptifs rapides, l'ouverture joue de l'allusivité. Par la suite, l'invention, moins inventive, ne laisse pourtant pas retomber l'intérêt, sauf vers la fin qui se veut rassurante. N'empêche qu'en conduisant Alex au cimetière, tous enterrent leurs illusions, leurs anciens espoirs, ce qui fonda leur raison d'être.
La bande originale des "Copains d'abord", un voyage à travers les années 60
• The Temptations, "My Girl", 1965
• Smokey Robinson & The Miracles, "The Tracks of My Tears", 1965
• The Beach Boys, "Wouldn't It Be Nice", de l'album "Pet Sounds", 1966
• Smokey Robinson & The Miracles, "I Second That Emotion", 1967
• Aretha Franklin, "(You Make Me Feel Like) A Natural Woman", 1968
• Marvin Gaye, "I Heard It Through the Grapevine", 1968
• Creedence Clearwater Revival, "Bad Moon Rising", de l'album "Green River", 1969
• The Rolling Stones, "You Can't Always Get What You Want", de l'album "Let It Bleed", 1969
- Don't you have any other music, you know, from this century?
- There is no other music, not in my house.
- There's been a lot of terrific music in the last ten years.
- Like what?